Figurez-vous que j’ai toujours confondu ma droite et ma gauche, mais contrairement à ce que l’on m’a régulièrement asséné au regard de cette tare, je n’ai aucun problème de latéralisation.
Le problème tient à mon avis à la funeste habitude de dire droite-gauche, donnant ainsi la priorité à la droite alors même que l’on écrit de gauche à droite, ce qui fait que mentalement lorsque je lis droite, je regarde à gauche et que lisant gauche lorsque je regarde à droite.
Résultat, lorsque je dois tourner à gauche je pense droite et lorsque je vire à droite je pense gauche.
Même chose au théâtre où l’on parle toujours du côté cour et du côté jardin, ce qui se lit de gauche à droite imposant que le côté cour se présente à gauche, à l’opposé du côté jardin à droite alors même que c’est l’inverse ! On pourrait au demeurant tenir le même raisonnement en considérant que, dans un tableau, la lumière vient toujours du coin supérieur gauche etc.
Curieusement je n’ai aucun problème en anglais, sans doute parce que j’ai appris le mot left avant le mot right
Même chose en bateau, car le moyen mnémotechnique est simple puisque bâbord et tribord viennent de l’anglais Battery inscrit sur les plans des navires et que, de ce fait même, ils se lisent dans le bon sens.
A propos de moyen mnémotechnique, l’adjudant (nécessairement chef) qui se lamentait de ce regrettable déficit de latéralisation qui avait pour conséquence de foutre en l’air tous les exercices auxquels il m’invitait à participer volontairement, m’a un jour offert cette ô combien judicieuse astuce :
Pour savoir où est ta main droite, c’est celle où le pouce est à gauche quand t’as la paume vers le bas. Une fois que t’as la main droite, bah le pied gauche c’est l’opposé, celui où les boucles de rangers sont à gauche.
Imparable !
Il m’a donc fallu inventer pour la gauche un mot qui me viendrait à l’esprit en premier, par exemple Gudule, le surnom fantasque donnée un jour à ma grand-mère par mon oncle.
Restait à trouver pour la droite, un mot en D qui exprime la fin : déréliction, désenchantement, déblai, débine, dysenterie…
Un peu compliqué tout de même.
Et pourquoi pas Donald ?
Tu tournes à Gudule et dans trois cents mètres c’est à Donald !
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main Gudule ignore ce que fait ta main Donald (Mt 6,3)
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A BOVE ANTE AB ASINO RETRO
A STULTO UNDIQUE CAVETO
Prends garde au bœuf par devant, à l’âne par derrière,
à l’imbécile par tous les côtés