LAZARE

Savez-vous ma chère Âme, que j’aime beaucoup l’épisode de la résurrection de Lazare dans l’évangile selon saint Jean. Encore que le terme résurrection ne corresponde pas exactement.

En effet, cette résurrection tient plutôt de la réanimation et n’est en rien comparable à celle du Christ, car Lazare est simplement ramené à une vie humaine qu’il quittera lors d’une seconde mort. Jésus pour sa part sera exalté, à savoir porté vers le haut en retournant vers son Père.

Mais je ne voulais pas vous parler de théologie mais plutôt de l’impression que ce texte me fait par rapport à ma propre expérience de vie.

Sans doute vous-ai-je déjà raconté comment j’ai quitté ma femme sur un coup de tête, à moins qu’il ne se soit agi d’un coup de pied au fond de la piscine au moment où je me noyais.

Ceci pour vous dire, que mon couple allait mal, très mal.

Les enfants étaient grands. Comme c’est souvent le cas, l’amour avait fait ses valises ce qui aurait pu nous conduire à une paisible amitié. Mais malheureusement, nous n’avions plus de centres d’intérêt commun. Bref, notre vie était des plus monotone et j’avais l’horrible sensation de mourir sur pied.

Nous sommes partis en vacances dans la maison de ma belle-famille, et avons entrepris de revernir les volets.

Au premier battant, j’ai réalisé que si je continuais, j’allais passer le restant de mes vacances sur cette tâche et le restant de ma vie enchaîné à cette servitude stérile.

Sans réfléchir plus avant, j’ai posé ma spatule, suis rentré dans la maison et ai annoncé à mon épouse :

« Je pars ».

Elle n’a pas semblé très étonnée et m’a répondu :

« Si tu pars, ne reviens pas ! ».

Quel lien, me direz-vous avec Lazare ?

Permettez-moi de vous redonner le texte (Jean 11, 39-44) :

39/ Jésus dit : Enlevez la pierre.

Marthe, la sœur du défunt, lui dit :

Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là.

(…)

43/ Après cela, Jésus cria d’une voix forte : Lazare, sort !

44/ Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.

Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.

Comme vous voyez, au verset 39, Marthe dit : « il sent déjà ». Il était déjà mort, et bien mort, comme je l’étais moi-même.

Au verset 43, une forte voix dit : « Lazare sort ». Et il sortit, comme je sortis, ayant encore les mains et les pieds liés par les bandelettes.

« Déliez-le et laissez-le aller » dit alors Jésus.

Voilà : J’étais mort et commençais déjà à sentir quand j’ai perçu une voix intérieure me dire : « Lazare sort ».

Certes, je suis sorti mais mes mains et mes pieds étaient encore liés, et il m’aura fallu encore régler bon nombre de problèmes. Mais au moins m’étais-je sauvé (fuite et salut).

Je parvins progressivement à me délier et pus me laisser aller vers une vie nouvelle.

Au demeurant, cela permis à mon ex-femme de faire de même.

Miracle d’une double résurrection.

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NIHIL TIMEO NIHIL SPERO LIBER SUM

Je ne crains rien, je n’espère rien, je suis libre

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APHORISME

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Inutile d’apprendre à mourir !

S’il y a un savoir inné, c’est bien celui-là.

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