GRASSE-MATINEE

M’adonner énergiquement au ne rien faire même si je n’ai rien à faire et progresser avec hardiesse dans mon non-boulot.

Mais voilà qu’une mouche insolente prend ma peau halée pour un tarmac, s’entrainant à l’atterrissage tantôt sur mon épaule, tantôt sur mon bras, tantôt sur mon front. 

J’écrabouillerais bien l’importune d’une paume flasque mais me répète, pour sa survie, qu’il s’agit d’une créature de Dieu. Encore qu’à un certain degré d’agacement le doute m’assaille…

Un rayon de soleil sur le lit m’éblouit pour disparaître aussitôt, me taquine encore, s’en va et s’en revient passer et repasser sur la torpeur de mon visage. Égarement de ma perception avachie, qui soupçonne l’astre du jour de versatilité quand, imperturbable et hiératique, il s’éclipse, magnanime, devant l’agitation fébrile et désordonnée des nuages bas.

Soudain la pluie qui s’invite comme pour me signifier qu’il faudrait me lever et me doucher.

Et de me racornir, frileux fœtus, dans la tiédeur de ma crasse…

Courage, je me rendors…

Et, comble de la paresse, je rêve que je ne rêve même pas.

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VIATOR TEMPUS CARPE

Passant prends ton temps

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