Détermination des caractères récessifs chez la drosophile du vinaigre !
Détermination de la drosophile récessive chez le vinaigre de caractère !
Caractère déterminé de la récession de la drosophile dans le vinaigre !
La neige est là, irradiant le plafond de la salle d’examen des reflets du soleil d’hiver.
Mes doigts sont encore gourds du RER mal chauffé et mon cerveau ralenti comme une drosophile fraîchement sortie du frigo, fraîcheur propice à en freiner l’envol, fraîcheur propice à plaquer au sol mes neurones gélifiés.
Inspiration congelée.
La nature a mis son blanc manteau.
Et le pion a terminé sa distribution de désarroi et regagne son mirador.
Calé dans son fauteuil, lunettes noires serties dans les orbites, Herzog pour potaches, raide comme un Findus, les yeux vides et figés du sphinx balayent la salle.
Détermination des caractères récessifs chez la drosophile du vinaigre !
Malebois est renversé sur son dossier bras ballants quand la trogne de Baudry a disparu dans ses paumes, Mareuil s’agite…
Eh ben les mouches, ç’a mille-z-yeux ! frimais-je bambin.
Je fixe les deux ronds de flan fumé.
À droite mon voisin a commencé – je tente un œil – il est gaucher – déveine.
Les disques sombres n’ont pas bougé.
Je teste une plongée Kleenex rétroviseur.
Hagard Riclet a l’air d’un camé – comme après le tarpé du siècle – rien à attendre de ce côté non plus.
Les disques sont toujours dans l’axe.
Collé à ma feuille je les scrute en rase-mottes : front lisse – bouche impassible – coudes aux accoudoirs – mains à plat sur le bureau – respiration régulière – la drosophile est aux aguets.
Coup d’œil à droite – je reprends l’axe.
Coup d’œil à gauche – je reprends l’axe.
Moineau picorant une info…
Sachez jeunes gens que la principale différence anatomique entre le prédateur et la proie tient dans l’implantation de ses yeux. En effet, tandis que le prédateur, tel le chat, est doté d’orbites frontaux lui permettant de repérer sa proie, ladite proie présente une disposition oculaire latérale le dotant d’une vision, et par là d’une surveillance, à 360°. Ainsi en est-il des oiseaux, exception faite de la chouette qui, alternativement prédateur et proie, compense l’implantation frontale de ses yeux nyctalopes par la capacité rotatoire de ses vertèbres cervicales.
J’ai mal au cou, hibou, genou, pou…
Le mirant frontal est toujours statique !
Dans la jungle, l’horrible jungle, le lion s’endort ce soir…
Il dort !
Pas possible, il dort !
Il ne dort pas ! Il a bougé !
Non, il n’a pas bougé !
Pandicule, mais pandicule donc espèce d’aï tétraplégique !
Non ! Les carpes se sont calcifiés sur le bureau et les olécranes sur le fauteuil magistral quand ma chaise grince sous la salsa de mon coccyx.
Détermination des caractères récessifs chez la drosophile du vinaigre : poche intérieure gauche, haute, à 42 cm de la troisième phalange de mon index droit.
Poche intérieure gauche-haute.
Et le sphinx veille sur la vallée des Rois.
J’éternue, violemment, amplement, mais en silence.
Le sphinx veille toujours.
Prestement porter ma main gauche sous mon nez pour en retenir une hypothétique roupie.
Le sphinx n’a pas bronché.
Rotation – quart de tour gauche, gauche – plonger la main dans la poche intérieure gauche-haute et se saisir entre index et majeur du jamesbondesque bristol drosophilien – demi-tour droite, droite – replonger la même main dans la poche extérieure droite et s’y saisir d’un large mouchoir linceul de mon bristol – porter l’ensemble à mon nez…
Du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent !
Les yeux respirent régulièrement.
Mon cœur tricote…
Qu’ils me voient écrire…
Oh rage ! Oh désespoir !
Rien…
Heureux qui comme Ulysse !
Rien…
Aboli bibelot d’inanité sonore !
Rien…
Mon cœur se gare.
Ma tête se relève – mes yeux s’ébahissent d’un plafond vide…
Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé !
Le soleil noir de ma mélancolie n’a pas frémi…
Alors, fouetté par l’inspiration l’albatros plonge sur sa copie poussé, stimulé, galvanisé par son aile gauche en croissant qui furtivement découvre le manuscrit salvateur :
Détermination des caractères récessifs chez le maïs hybride !
Mon regard blêmit, tandis que, furtivement, dans le brouillard de mon désappointement, le sphinx approche…
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UNA SALUS VICTIS NULLAM SPERARE SALUTEM
La seule chance de salut pour les vaincus est de n’en attendre aucune