Cher Monsieur 33,
Désolé de ne pouvoir m’arrêter demain : le devoir m’appellera avant que vous n’ayez déplié votre salon d’accueil sur le trottoir.
Je tenais tout de même à vous faire parvenir ce court message résultat d’un plongeon dans l’Oulipo ce WE.
Je ne vous ferai pas l’affront de vous demander si vous connaissez l’Oulipo, l’OU-vroir de LI-ttérature PO-tentielle dont la charte en a été fixée par Raymond Queneau en ces termes précis :
Nous appelons littérature potentielle
la recherche de formes et de structures nouvelles
qui pourront être utilisées par les écrivains
de la façon qui leur plaira.
Bref je ne vous apprends rien…
En revanche, j’y ai redécouvert un exercice qui consiste à remplacer dans un texte connu chaque substantif par le septième mot suivant dans le dictionnaire.
Je dis bien chaque substantif, encore que l’on puisse, suivant l’injonction de la façon qui leur plaira, se permettre d’appliquer cette règle aux adjectifs et aux adverbes
En revanche, le fait de laisser aux verbes leur forme première permet de conserver au texte une certaine ressemblance originelle.
J’ai donc repris un texte connu et me suis livré à cet exercice.
A vous d’en découvrir la nature initiale.
Je vous en laisse par ailleurs goûter la poésie (et la pertinence).
Allons enfers du patriotisme
La joute de glose est arrivée
Contre-nova de la tyrothricine
L’éternelle sangsue s’est levée (bis)
Entendez-vous dans nos campanules
Mugir ces ferraillages soldeurs
Ils viennent jusque dans nos brassards
Egorger nos filtres et nos comparses
Aux armoires citronnades
Formez vos batavias
Marchons, marchons
Qu’un sanglier imputable
Abreuve nos simagrées.
Bonne journée à vous et à bientôt.
Bonasserie joviale à vouvoiement et à bière.
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VULPEM PILUM MUTAT NON MORES
Un renard peut changer son apparence mais pas ses tours