ACHILLE ET LA TORTUE

Connaissez-vous le paradoxe d’Achille et de la tortue formulé par le philosophe Zénon d’Élée ?

Je vais tenter de vous le faire bref :

Achille court pour rattraper une tortue qui a 100 mètres d’avance.

Facile pour un tel sprinteur !

Mais quand Achille arrive au point de départ de la tortue, elle a avancé de plusieurs mètres.

Quand Achille rejoint ce second point, la tortue s’est encore barrée, et ainsi de suite si bien que, selon ce raisonnement, Achille, toujours en retard d’un talon, ne parvient jamais à rattraper cette maudite bestiole.

Bon, vous avez bien compris que ça ne colle pas et c’est pourquoi l’on qualifie cette saynète de paradoxe.

Et pourtant la réflexion de ce cher Zénon (pourtant mort en moins 430, soit en moins 2376 avant l’INSEE) m’a permis de découvrir que moi, eh bien j’étais immortel. Oui, j’ai bien dit :

IMMORTEL !

Je vous explique :

À ma naissance, mon espérance de vie était (autant dire n’était que) de 60 ans.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, mon espérance de vie est statistiquement d’un peu plus de 30 ans ce qui me mènerait grosso modo vers les 80 piges.

Or, quand je les aurai atteintes, mon espérance de vie est annoncée comme dépassant les 8 ans remettant ainsi mon trépas au delà de 88 ans.

Mais à 88 balais, mon espérance de vie, dixit la septuagénaire INSEE, serait encore de 4,79 ans puis de 3,51 à 92 !

À 95 ans, elle dépasserait encore les 2 ans 79, allez disons 3, ce qui fait que, puisqu’il est prévu que j’atteigne les 98 ans, il me restera à cet âge, toujours selon les statistiques, encore 2,33 ans à vivre, et hop que je te passe la barre des 100 ans !

Rassurez-vous, même à 100 ans, ma dite espérance de vie étant tout de même estimée à 2,18 ans, je disposerai encore, à 102 ans de 1,99 ans pour festoyer, et que je suis parti pour fêter mes 104 ans. Alors je devrai me contenter de 1 an et 8 mois, puis 1 an et demi avant que mon espérance de vie ne se réduise à 1 an et 3 mois.

Me voilà alors, peinard, rendu au fatidique 107 ans, et toujours à faire la nique à la camarde…

TEMPORA MUTANTUR ET NOS MUTAMUR IN ILLIS

Le temps bouge et nous bougeons avec lui

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