FITNESS

Et voilà que ça recommence : il est à peine 22h et que ça hurle dans la rue, que ça klaxonne, que ça fait vrombir des diesels poussifs, que ça roule à tombeau aussi ouvert que les vitres à travers lesquelles des gars en équilibre précaire agitent des drapeaux tout en égosillant des « ON A GAGNÉ ! », parachevant le tumulte par le meuglement de cornes de brume et autres cucarachas en bombe.

ON A GAGNÉ !

ON A GAGNÉ !

ON A GAGNÉ !

Ah, il me vient à rêver d’une finale de coupe du monde entre la Papouasie et le Lichtenstein ; quelle qu’en soit l’issue, peu de chance d’être dérangé !

Mais c’est qui au fait ce ON ?

Certainement pas ces héros par procuration, péniblement arrachés à leurs gradins pour imposer à coup de décibels une joie factice aux bourgeois vivaldiens.

Certainement pas cette harde de téléviseux gras du bide, poussant leurs cacahouètes à grand renfort de bière. Et ce entre deux barrissements incoercibles parce qu’une sphère de cuir a effleuré l’esquisse d’une trajectoire propitiatoire, tandis que son auteur déguerpi déjà en dégageant nombril et tétons d’un preste relevé de maillot. Essentielle la sémantique libidinale du relevé de maillot ! Le héros se doit d’être nu pour que ses condisciples le saillent goulûment dans un joyeux magma de crépidula fornicata.

Mais baste car je sens poindre de votre part une réprobation, justifiée, au regard du mépris que mes propos tendraient à distiller.

J’en conviens…

En revanche, et j’insiste sur ce point, je serais prêt à aimer le fouteballe pour peu que l’on m’accorde la grâce de supporteriser l’équipe qui jouerait le mieux. Mais admettez que ce ne serait pas sans me créer quelques difficultés tant pour me placer du bon coté du stade, que pour me peinturlurer opportunément le visage, risquant sinon de me faire lyncher par quelques ON A GAGNÉ adverses.

Mais, à vrai dire, ce ne sont pas seulement les sports d’équipe que j’exècre mais toute activité physique contraignante.

Et ce depuis ma prime jeunesse !

Résultat, je dois bien admettre que mes abdominaux tiennent du lointain souvenir pour être, tels des momies, soigneusement enveloppés par de moelleuses bandelettes de lard ; quant à mes tablettes de chocolat, elles sont comme mes pensées – profondes.

J’ai lu un jour sur un immense panneau publicitaire l’assertion suivante :

ON A TOUS UN CÔTÉ FITNESS !

Et ben moi j’ai pas!

Je suis bilatéralement peinard…

Ah s’il suffisait d’investir pour avoir un cooorps de rêêêve !

Mais puisque nous en sommes à parler finances, il me revient un délire partagé avec quelques amis sur le thème au combien classique du : que ferais-tu si tu gagnais mille milliards au Loto ?

J’ai d’abord blagué en déclarant que ma première initiative serait de m’acheter six paires de chaussons pour cesser de les chercher partout en rentrant le soir. Mais quand M. a déclaré rêver de se faire aménager une salle de gym, et bien je peux vous dire qu’à contrario, si que j’étais milliardaire, et bien je payerais quelqu’un pour faire la gym à ma place !

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ULTRA POSSE NEMO OBLIGATUR

À l’impossible nul n’est tenu

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