J’adore les mots !
J’adore les mots !
Ainsi savez-vous que compendieusement, ce formidable mot de 16 lettres en six syllabes (si on fait la diphtongue) signifie : en bref.
Exemple : Pour éviter toute diatribe amphigourique, il lui répondit compendieusement : non!
C’est-t’y pas beau !
Déjà enfant, sans négliger pour autant caca-boudin ou patate-pourrie, certains mots me réjouissaient la bouche tels : pipistrelle (petites chauve-souris des villes) ou cacaoui (variété de canard marin).
Les hormones me firent savourer cénobite autant que concubinage, concupiscant et cucurbitacée avant que je ne découvre homoncule, cuniculiculture ou nyctalope (mon préféré !).
C’est à cette époque teen que la charade suivante me fit toucher le sublime :
- mon premier fait l’amour
- mon second peut faire l’amour
- mon troisième va faire l’amour
- mon tout est un os
Réponse : OMOPLATE
(soit : obèse, moabite et platebande)
J’en ai pleuré de rire !
Plus tard j’ai applaudi Coluche remarquant que si lèche-cul était un gros mot, suspect ne l’était pas, et Desproges tentant d’expliquer à une spectatrice que dubitatif ne signifiait nullement éjaculateur précoce mais que le doute m’habite.
Mais soyons plus sérieux, (encore que !) car il n’y avait pas que les mots à caractère salace qui m’émoustillassent.
Il existait aussi de purs signifiants tels le paradichlorobenzène, miticide au nom mythique, ce paradis-chlorobenzène qui, enfant, dans la peur de la faute que ce maudit cureton m’avait vissée dans le crâne, venait contrebalancer Denfert-Rochereau.
Notez que les formules chimiques, de par leurs allitérations, ont souvent ce charme, même si elles sont parfois légendaires comme l’hexacyclo-cyclohexane, jamais retrouvé nulle part, lors même qu’un mien prof nous avait affirmé qu’il servait à parfumer (si tant est que parfumer convienne en cette occurrence) ces gros savons jaunes que l’on peut encore branler dans les toilettes publiques, contraignant quelque femme prude à y glisser deux doigts hésitants quand des routiers roublards, habitués de la veuve poignet, manient l’oblong avec une dextérité toute jaculatoire.
C’est également ainsi que, jeune praticien, je découvris la molécule d’un médicament répondant au joli nom de Xybornol.
Mais dans ma carrière, ce sont les enfants qui m’auront le plus épaté quant à leur capacité à découper les mots pour en constituer de nouveau.
Telle cette petite fille affirmant à sa maman qu’il ne s’agissait pas d’un entonnoir mais d’un ento-jaune.
Ou encore ce petit garçon qui, ayant récolté des groseilles à maquereau chez l’une de ses grands-mères, déclara en considérant les minuscules grains des groseilliers ordinaires qu’ils n’étaient que des petits zeilliers.
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WORDS, WORDS, WORDS…
Hamlet – Acte 2 Scène 2