CONSTELLATION

J’ai été très étonné par le fait que bien qu’étant paradoxalement né le jour des trépassés (paradoxe inaugural d’un long chapelet de boulettes semblables), la presse n’ait point fait en son temps la Une sur ma naissance.

Oyez, oyez braves gens

En ce jour de grâce un génie nouveau nous est donné !

J’appris bien des années plus tard, qu’à l’instar de Jean Cocteau qui avait commis une magistrale faute de com. en rendant l’âme le même jour qu’Édith Piaf, je m’étais, pour ma part, sottement offert à l’adulation générale dans les jours qui avaient suivi la mort de la sublissime violoniste Ginette Neveu comme de celle du peintre Bernard Boutet de Monvel (et accessoirement de celle de Marcel Cerdan) dans ce qui aurait pu être l’atterrissage (s’il y avait eu sous ses roues une piste du même nom) du Lockheed-Constellation F-BAZN de la compagnie Air France.

La puissance de la musique, comme celle de la peinture (et accessoirement celle de la boxe) prévalant indubitablement sur celle de la littérature, ma plume dut se résoudre à se faire duvet. Aussi, pressentant une opportunité différée, m’inclinai-je devant l’archet et le pinceau (et accessoirement devant les gants), et me fis-je momentanément discret.

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AUT CAESAR AUT NIHIL

Ou César ou rien

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