Autant le dire, les podcasts ont tout bousillé !
Car enfin, pour autant qu’il m’en souvienne, avant leur diabolique invention, les émissions de radio avaient le privilège de régler notre quotidien.
Il me revient le silence religieux imposé à la marmaille tandis que mon grand-oncle, au garde à vous devant Radio-Luxembourg, l’oreille collée à son poste, le mégot non moins collé aux lèvres, s’absorbait dans l’audition de Zappy Max dans le 1346e épisode de Ça va bouillir, annoncé de par un tonitruant Omo est là, et la saleté s’en va sur l’air de l’Arlésienne. Pauvre Bizet !
J’ai repris ce rituel, mais à 13h45 tapantes pour, à mon tour, m’absorbé dans l’audition du Jeu des Mille Francs devenu, Europe oblige, Le Jeu des Mille Euros.
Vous savez, ce quiz pour instits à la retraite.
Je n’ai évidemment pas connu Henri Kubnick, le créateur de 100 000 francs par jour, vite devenu 1000 francs (lourds) par jour par décret du Grand Charles. Ni d’ailleurs Albert Raisner qui lui a succédé et que mes parents, geeks avant l’heure, admiraient, en noir et en blanc, sur leur premier téléviseur dans son émission Âge tendre et tête de bois. Pas plus, d’ailleurs que je n’ai entendu Maurice Gardett. En revanche j’ai bien aimé Roger Lanzac, mais plus tardivement, dans La Piste aux Etoiles que j’avais, exceptionnellement, l’autorisation de regarder le soir (du samedi) par dérogation paternelle.
Pour tout dire, ce n’est qu’avec Lucien Jeunesse, moncher Chers amis, bonjour ! que ma carrière de j’me la pète a vraiment décollée.
Par chance, je n’ai jamais tenté la sélection ce qui m’a évité bien des hontes en public.
Tel ne fut pas le cas de deux candidats dont je me fais une joie de relater les perles digne d’un Vermeer.
La première, d’une rare poésie je dois le reconnaître, lors d’un Spécial Jeune, émission au cours de laquelle ledit jeune, à la question :
Qu’est-ce qu’un pavillon de complaisance ?
répondit tout de go :
Un bordel.
Licence qui titilla sans doute cet adulte qui, deux jours plus tard, se cru inspiré en assénant que La houille blanche était une métaphore du sperme !
Ce à quoi mon cher papy chantant lui rétorqua un Non c’est quelque chose de plus noble.
Pauvre Lulu !
Dans la série Quelle est la couleur du cheval blanc d’Henri IV, une question de ce même jeu d’Émile. Et ce, également lors d’un Spécial Jeune, sans doute inventé histoire de faire gagner quelques sous à des préados pour s’acheter leur barrette de shit. Mais il s’agissait ce jour-là de la question Super Banco, de quoi leur permettre de passer directement à la coke :
Comment s’appelle les quatre livres qui relatent la vie du Christ ?
Pas de chance pour leurs dealers, ils ne connaissaient pas la réponse, n’ayant sans doute jamais entendu parler de ce Gus.
O tempora, o mores !
Ceci dit, en entendre parler ne met pas à l’abri d’une interprétation fantasque, et j’ai retrouvé dans mes notes de séances, cet évangile selon Floriana (6 ans) :
Jésus d’abord il était bébé et après il était grand
Et aussi il a porté une couronne en pics et aussi une croix
Et quand il a eu ses petits-enfants alors il est mort
Je me suis demandé qui faisait le catéchisme.
Enfin, l’essentiel y était…
Alors : À demain, si vous l’voulez bien !
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SATIUS EST SUPERVACUA SCIRE QUAM NIHIL
Encore vaut-il mieux savoir des choses inutiles que rien du tout