D’aucuns ont longtemps habité sous de vastes portiques.
Je n’ai eu pour ma part que l’atelier de mon père comme inspiration.
Tristesse de n’en pouvoir rendre les fragrances…
Je me suis né de l’orme et du charme mêlé
Faribole d’enfant pataugeant dans la sciure
Blondissant de copeaux – duvet de merisier
Écharde parmi grumes et madriers matures
.
Je n’ai connu de noir que des poiriers ancêtres
Et l’ébène insondable et la poix des vernis
Dont l’âcreté froissait tant la langueur du hêtre
Que la douceur marine du pin aux mille éclis
.
Mais j’ai tout consumé pour le cambouis gluant
Le crissement des gommes sur l’asphalte dément
Ou les vinyles beuglants dans le béton décor
.
Et jusqu’aux palissandres j’aurais brûlés aux dieux
Si je n’avais plaqué en contre-pli fiévreux
De mon noyer la ronce sur ta peau sycomore